Traduit par ma superbe Maman:
21 Janvier: Moments d’éternité.
Bruit de moteur, cris d’enfants. Pendant que j’écris ces lignes, se mêlent la musique des Pink Floyd dans mes écouteurs aux bruits du quotidien dans la «Marschrutka» où je me trouve. La musique n’est pas ma vie, mais la vie est musique. Surtout un jour comme celui-ci.
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On est lundi, 17h27. Le soleil se couche. Seuls, les sommets du Caucase, à trente kilomètres au nord, couvert de neige, illuminent le paysage. Je suis à Vardisubani, un petit village à vingt kilomètres au sud de Lagodekhi. Il fait assez doux, dix degrés.
En ce moment, je suis au bord de la route principale et j’attends la «Marschrutka» qui me ramène à la maison. Quoi? Une «Marschrutka»? Oui, une «Marschrutka». Alors ça, c’est une chose vraiment unique.
Aucune ne se ressemble, chacune est fortement abîmées d’un differente façon: le pare-brise est fêlé, pas de calandre ou bien elle donne l’impression que chaque kilomètre qu’elle parcourt sera sont dernier.
Une «Marschrutka» n’arrive jamais trop tôt, et jamais trop tard, elle passe exactement quand le chauffeur le juge bon. En province, elle est le moyen de locomotion le plus sûr et bon marché. La ponctualité n’est pas son fort, mais par une telle soirée en regardant le Caucase, c’est un plaisir d’attendre. Chaque semaine, j’attends ici. L’atmosphère qui m’entoure respire la sérénité: un peu plus bas, trois vaches esseulées traversent la route, de l’autre coté de la route, des chauffeurs de taxis discutent tranquillement en attendant des clients. Sérénité, bizarrement troublée par les voitures passant à une vitesse folle.
Une chose de plus rend l’attente à Vardisubani intéressante, ce sont les cris de la jeunesse du village. Les plus jeunes, la plupart des garçons, (6 ans environ) m’accompagnent jusqu’à l’arrêt de la Marschrutka et examinent chaque semaine si mon géorgien a déjà progressé. L’un d’entre eux, le petit Gio — il m’arrive un peu près jusqu’au nombril — m’a expliqué qu’il parlait français et qu’il avait une grand-mère de France.
Une remarque sur le prénom : Gio, en fait Giorgi, est le prénom masculin le plus répandu en Géorgie. Lorsqu’on a oublié le nom de la personne en face de soi, on peut bien l’essayer avec Giorgi. La chance de toucher ce trouve, disons, à cinquante pour-cent. Pour les filles, c’est la même chose avec le prénom Mariam.
Donc pourquoi est-ce que le petit Gio m’accompagne chaque semaine? Bref, j’ai commencé à travailler: Depuis deux mois je vais à Vardisubani.
Lorsque j’y suis allé pour la première fois, je n’avais aucune information. Je ne savais pas où exactement se trouvait le centre culturel, combien il y aurait d’enfants et surtout pas ce qu’ils voulaient de moi. Rien.
Tout de même, j’étais d’abord content de commencer à travailler. Car de mi-septembre jusqu’à fin octobre, à part les «supras» et pleins d’autres choses intéressantes, mon travail avec les jeunes n’avait pas encore démarré.
Quand j’arrivais à Vardisubani, je n’était malheureusement pas le seul à ne rien savoir. Personne n’était vraiment au courant de quelque chose. Il y avait 15 jeunes en plus de la coordinatrice du centre. Elle ne parlait pas anglais et après quelques minutes, elle avait disparu.
Donc, assez de raisons pour vouloir directement repartir. Deux mois après, je suis très content de ne pas l’avoir fait. Nous nous rencontrons maintenant chaque semaine pour faire des photos ensemble. Ce qui est difficile, c’est que les jeunes n’ont souvent que leur portable ou même aucun moyen de prendre des photos. Alors, il faut voir de quelle perspective on aborde la chose. Pendant les rencontres, il y a une chose qui se confirme: Ce n’est pas l’appareil photo qui fait la photo mais le photographe. Il n’ y a pas besoin d’un gros objectif et d’un appareil reflex pour faire une bonne photo. Ce n’est pas l’intensité lumineuse, un capteur puissant et le «Bokeh» (qui rend le fond de la photo floue lui donnant un aspect professionnel) qui font la qualité d’une photo. C’est ce que j’essaye de transmettre aux jeunes: la technique si bonne soit elle, a toujours des limites. De voir les jeunes se réjouir d’apprendre et de devenir créatif eux-mêmes est formidable.
Chaque semaine, je travaille dans deux autres villages. L’un deux s’appelle Heretiskari. Là aussi, au départ, rien n’était clair. Je suis arrivé. Autour de moi se pressaient 25 jeunes âgés de 7 à 19 ans. Au premier abord aucun semblait parler anglais. Au cours de la première rencontre un jeune se révéla capable de s’exprimer dans un anglais passable. C’est une chose fascinante de mener un groupe sans langue commune.
C’est fatiguant.
C’est formidable.
C’est réjouissant de voir comme les jeunes s’enthousiasment pour des jeux en groupe tout simples. Dans les campagnes, il n’y a pas de bons cours d’anglais et aucune propositions pour la jeunesse.
Au cours de ces rencontres, sans cesse il y a des moments émouvants, moments d’éternité.
Une fois, lorsque nous jouions au pendu, c’était une petite fille de sept ans qui proposait le premier mot. De voir la fierté dans ses yeux quand son mot, écrit par elle-même en anglais, fut deviné. De voir, les plus grands se disputaient le crayon pour pouvoir suivre son exemple: génial.
Ou bien ce sont les garçons qui aimeraient plutôt faire des bras de fer avec moi mais qui, quand même, se concentrent et participent.
C’est Lia, dix-neuf ans, qui ne veut jamais sourire et qui pendant le jeu «Donne moi un sourire» y arrive entrainée par les autres.
Les rencontres ne se passent jamais comme je les ai planifiées. Chaque fois , il y a une surprise : un problème de communication ou les jeunes attendus ne viennent pas, à la place une ribambelle de petits. Donc il faut que j’ai toujours non seulement un plan B mais aussi un plan C et un plan D. C’est fatiguant, très fatiguant, mais ça vaut le coup. Que ce soit en Allemagne, en France ou au pied du Caucase, des jeunes motivés sont des jeunes motivés et ceux qui ne le sont pas, peuvent encore le devenir.
Le jour où je suis arrivé presque ivre au travail.
Les premiers mois sont passés à une vitesse folle. Sans langue commune, avec ou sans bière (du vin fonctionne aussi), j’ai vécu des rencontres formidables. Longues ou courtes:
Un jour, je retournais à la maison en «Marschrutka» comme d’habitude lorsque le chauffeur me demanda d’où je venais. Je répondais comme d’hab, d’Allemagne. Il demanda de quelle ville et à peine avais-je commencé à essayer d’expliquer où se trouve Minden, le chauffeur s’écria «vizi, vizi» (je sais, je sais) et «Porta Westfalica» (ville juste à coté)! L’effet que, ce géorgien inconnu au milieu de la pampa dans un mini-bus château branlant rempli de gens, produisit sur moi, est indescriptible. C’était complètement inattendu et formidable. De trouver un petit bout de «chez-soi» en terre étrangère et quelque chose particulièrement précieux. A ce moment là, je me suis senti comme citoyen du monde. Et de penser que partout un nationalisme redevient important et que l’on construit des murs pour se protéger me semblais d’autant plus d’une absurdité sans égal. Debile en fait.
Cette magie des rencontres rend souvent mon travail comblant. Ensemble, au-delà d’une langue commune et des générations, jouer ou éprouver les mêmes sentiments en écoutant les premiers accords de «Riders on the storm», ça chauffe tout simplement le coeur.
Une nuit, je me promenais avec mon frère d’adoption dans les rues de Lagodekhi. Je ne sais plus pourquoi mais nous écoutions ensemble le chant lyrique «Du bist die Ruh» («Tu es le calme») de Franz Schubert. Les etoiles brillaient. Un merveilleux moment — une merveilleuse chanson. Une fois terminé, mon «frère» a commencé à raconter l’histoire de son arrière-arrière grand-père qui a été emprisonné en Allemagne. Moi, j’enchaînais avec l’histoire de mon arrière grand-père déporté en Russie. Ce fut un échange émouvant entre un géorgien et un allemand. Entre Deux frères.
Pour ne pas terminé de façon trop pathétique, je voudrais raconter une dernière histoire.
Ma rencontre avec Imeda. Comme chaque lundi, j’allais à Vardisubani. Juste en quittant la Marschrutka un homme m’adressa la parole en me demandant qui j’étais et d’où je venais. Je lui répondais et disais que je n’avais pas trop le temps de parler. Ou du moins je l’ai essayé. Avec mon peu de vocabulaire et en sachant que les géorgiens ont une autre notion du temps, un temps sans contrainte. L’homme se présentant comme Imeda, me pria de le suivre en me montrant un banc quelques mètres plus loin et disparu dans le magasin tout proche. Que voulait-il donc? Je n’en n’avais pas la moindre idée et j’allais partir quand il arriva avec deux bouteilles de bière et un paquet de chips. Ma réticence au départ fit place à une joyeuse discussion. Il m’expliqua qu’il avait appris l’allemand quand il était petit. Pour me le prouver, il désigna les bières en s’écriant «Bär» (cette prononciation veut dire ours et non bière qui se prononce «Bier») ! Ce à quoi je répondais «Sakartvelos Gaumardschos» ce qui veut dire «vive la Géorgie». Je devins alors le «Megobari germaneli» : l’ami allemand. Je devais vraiment partir pour rejoindre les jeunes (J’étai déjà en retard d’une demi heure), nous nous promîmes de nous retrouver la semaine suivante. Pour une autre bière.
Heureusement, les jeunes m’attendaient. C’était une bonne rencontre ayant pour thème la composition d’image. Le seul problème fut, comme provoque chaque bonne bière connue sur cette planete, que je dus plusieurs fois aller là où personne ne peut aller à ma place.
Il ne m’en tinrent pas rigueur.
Nouveau noël.
Lorsque j’avais 15 ans, j’ai été déçu. Noel n’était plus vraiment Noel. Les petits biscuits (Plätzchen), les chants de Noel et le vin chaud n’arrivaient plus à déclencher la magie des années passées. Noel n’était rien de plus qu’une suite de traditions incompréhensibles.
Un an plus tard, ma vision avait complètement changé. Et je retrouvait alors la magie de Noel. Etais-t-je retourné en enfance? Non, l’innocence enfantine entourant Noel de mystère et de magie n’était pas revenue. Quelque chose d’autre l’avait remplacé : l’adhésion consciente à cet événement si irrationnel. Cet événement, qui est l’histoire de la Nativité. Je pouvais dire que, en ce qui concernait Noel, j’étais devenu adulte.
Un changement radical comme il y a quatre ans se passa aussi cette année.
Famille? Absente.
Sapin de Noel? Un arbuste maigrichon de 90 cm.
Gâteau de Noel? Pas celui de Oma.
Leonie, Lotte, Hanna et Katja, mes autres «collègues», avaient décidé de passer les fêtes en Allemagne. Joanna restait à l’ouest de la Géorgie. Benedikt et moi décidèrent alors de fêter Noel ensemble à Tbilissi.
Le matin du 24, Benedikt et moi sommes allés acheter un sapin et ce dont on a besoin pour préparer Noel. C’était une véritable aventure dans un pays étranger où de plus Noel n’est pas célébré à cette date. En Géorgie, c’est le 7 janvier. Mais comme chez nous, depuis un mois le coté commercial de Noel n’a pas de limite. Je n’ai jamais vu autant de choses kitchs de ma vie. Le pire était une sorte de colonne de cinq camions plein de guirlandes électriques rouges et parsemées d’ours polaires… Par des haut-parleurs grincheux ils diffusaient «Jingle Bells, Jingle Bells». C’est bien sûr connu, aussi en Géorgie (premier pays christianisé), que, en vérité, Jésus est venu sur terre sous la forme d’une bouteille de Coca Cola. Approximatif une de deux litre.
Revenons sur l’achat de notre sapin. Nous trouvions sur une petite place plusieurs vendeuses. En trouver un joli se révéla vite difficile. Ceux qui ne ressemblaient pas à un buisson de Savane étaient constitués d’un bâton central et de branches collées dessus. Et ça en considérant que une des plus populaires sortes de sapins utilisé au jour d’hui viens de la Georgie. Pour les experts entre vous: C’est le sapin Nordmann.
De retour chez Benedikt nous nous sommes mis à la décoration avec les moyens du bord. Nous écoutions l’Oratorio de Noel de Bach en même temps. L’électricité ne marchait pas, mais de cuisiner à lumière de bougies n’a pas vraiment dérangé l’ambiance de Noel. Plutôt au contraire.
Vers 19h30 nous nous mirent en route pour l’église. Il existe à Tbilissi une petite paroisse luthérienne avec un évêque allemand. Avec cinq minutes de retard, en bon allemand (et Schilling), nous trouvions l’église. Après une absence de culte de cinq mois, le prêche fut à peu près buvable. Lorsque la «air» de Bach retentit je pensais à ma famille et essuyais trois larmes. En même temps, je me suis senti infiniment heureux, me sentant lié avec mon voisin comme avec tous ceux qui célébraient partout Noel. A ce moment là, il n’y avait plus trois mille kilomètres jusqu’à Minden.
La magie de Noel était là.
L’expérience vécue à 16 ans se trouvait complétée : Noel célébré entre amis, sans famille, de façon inhabituel pouvait être aussi très beau.
La «Supra» du Nouvel An.
Depuis que je suis à Lagodekhi, elle a été souvent évoqué : la Supra du Nouvel An. Grand événement de l’année et fête la plus importante. Plus elle approchait et plus ma curiosité grandissait. Une semaine avant, les préparatifs commencèrent intensivement. Cela veut dire que les femmes s’activaient dans la cuisine et les hommes étaient assis sur le canapé. La grand-mère ne cessait de se plaindre de la somme de travail à accomplir. Mais elle fit la sourde oreille quand je proposais que nous les hommes pourraient aider.
Avant la Supra, il y avait une fête dans le centre ville où tout le monde était réunis. Je faisait parti de l’organisation technique et j’étais chargé de documenté l’événement avec ma camera. Les impressions vont du kitch jusqu’à d’être en zone de guerre. Des rues alentours, s’élevaient des nuages de fumé. Des pétards explosaient partout. Le mot pétard n’est en fait pas très approprié. C’était plutôt des petites bombes, extrêmement bruyant et abîmant le sol. La police était là et regardait. Je regrettais à ce moment les réglementations maniaques-étroites allemandes.
A deux heures le matin nous sommes rentrés à la maison pour la Supra dont j’étais désigné pour être le «Tamada», c’est à dire le maître de cérémonie. En Géorgie il y a la tradition que le premier qui rentre dans la maison au Nouvel An doit être un invité. Cette personne le »მეკვლე — Mekvle«, donne le départ de la Supra en bénissant celui qui invite et en lui donnant un cadeau. Puis le Tamada prend la parole. Donc, je lançais un premier toast. Ceux-ci suivent un schéma bien précis : pour les Rois (morts depuis des siècles), pour la patrie et pour les ancêtres. Ensuite le Tamara peut laisser libre cours à sa créativité. Après avoir pensé et bu à la santé des multiple raisons pour l’existence humaine, les fils de la maison et moi-même partirent pour la prochaine Supra.
Pour résumer la suite : c’est un miracle que nous ayons retrouvé la maison le matin.
Cognac?
Etant considéré comme le troisième de la famille, je partage 24h sur 24 la vie géorgienne. Elle est marquée par l’absence d’emploi du temps. Aussi bien en semaine que le week-end, les soirées sont longues. Personne n’est jamais au lit avant minuit. Même le petit frère de dix ans. A minuit, on est souvent plus actif qu’à midi. La grand-mère décide de temps en temps de passer l’aspirateur à deux heures le matin. Quel coïncidence: il est comme moi, un allemand. Merci au constructeurs.
En conséquence le lever se fait tard le matin. Si je me lève tôt, vers neuf heures, je ne rencontre pas un chat dans la maison. Le 23 novembre, jour férié pour la Saint Georges, l’appel pour le petit-déjeuner était à 14h00. A peine assis le père de famille me demandait «Tu veux un cognac?»
De nouveau l’alcool. Durant les cinq derniers mois, j’ai bu plus de schnaps que le reste de ma vie, distillé maison. L’ambivalence de cette boisson est ici à son paroxysme. Un homme vomissant de son balcon ou des gens titubant sur l’autoroute sont choses courantes. En même temps l’alcool et un des meilleurs moyens pour le rapprochement des peuples.
Rien que pour ça, il a sa raison d’être. Le goût pourrait être aussi une raison mais en Kachetien ce n’est pas trop important. Après avoir aider mon père adoptif à presser les raisins et que celui-ci nous le présente à boire le soir même, je ne pouvais que dire que c’était délicieux. Ce n’était bien sûr pas le cas. Le vin était âgé de même pas un jour. Mon père adoptif me rassurait en me disant qu’il devenait meilleur après le troisième verre. Ce n’est pas rare de voir un géorgien — n’importe de quel génération — de faire la grimace après les premiers coups.
S’ il y a des invités, on sort le cognac — même au petit-déjeuner. Parfois même s’il n’y a pas d’invité, on le sort quand même. Il n’y a pas de règle.
Pour les repas, c’est la même chose, il n’y a pas d’horaire. Nous mangeons plutôt le soir mais le soir est une notion évasive comme je l’ai déjà raconté.
Quand je pouvais, je laissais tomber le petit-déjeuner en Allemagne. Maintenant je sais ce que je manquais. Il n’y a pas de petit-déjeuner en Géorgie. Il n’y a en fait aucune différence entre les repas. Quand la grand-mère me propose de combiner du chou farci avec un gâteau, j’ai mes difficultés. Le peu de structure n’enlève rien à la qualité culinaire géorgienne. Elle est succulente. On ne boit pas de vin rouge car il donne mal à la tête. Et puisque qu’il faut boire beaucoup, ce n’est pas étonnant.
Confrontation avec sa propre identité.
Que signifie finalement «être allemand»? Quelle est l’influence de la nationalité sur la propre identité? Avant de partir, je ne me suis pas considéré comme allemand ou français mais plutôt comme quelqu’un ayant la chance de vivre dans un pays développé et en paix. Le fait de vivre dans une toute autre culture et d’être confronté à l’image que les géorgiens ont des allemands me renvoie à mon identité culturelle. Le fait de devoir abandonner tous mes repères habituels me permet de les percevoir comme ce qu’ils sont vraiment: Relatif et interchangeable. Le fait de devoir s’adapter et d’essayer de comprendre un autre style de vie renvoie à essayer de comprendre aussi sa propre culture. Mon regard sur l’Allemagne change. Je vois des choses que je ne voyais pas. J’ai un autre regard sur moi-même. Est-ce que l’homme n’est pas autre chose que l’enfant de sa culture héréditaire? Depuis six mois je suis ici et l’expérience que je vis prouve le contraire: La Géorgie est devenue mon deuxième chez moi.
Johann
PS: Par ce lien vous trouvez mon plus récent film. Il prend au sujet le «Heretoba» festival à Lagodekhi.
PPS: Ici il y a encore plus d’images.
30 Septembre: Quel Kargi Pitschi ne dit pas Madloba ?
Lagodekhi
Finalement pas à Vardisubani ?
La première réunion de travail
»Gaumardschos!«
2. Septembre: 7 volontaires pour tenir une maison
Une maison avec sept personnes, cela m’est bien familier. Mais sans ma maman ??? J’en profite pour remercier mes parents qui m’ont, entre autre, appris à faire la vaisselle…
Sans avoir vraiment de système nous arrivons à gérer le quotidien. Chacun prend en charge à tour de rôle les choses à faire. Ce qui est très pratique, c’est que les supermarché sont ouvert 24h sur 24.
J’apprécie beaucoup la liberté de décider quand et ce que l’on veut manger.
Et effectivement nous avons réussi à concocter quelques plats succulents : Chinkali, un plat géorgien, une salade de melon ou du pain et des pâtes maison…
Bien sûr, nous buvons aussi. Un bidon de 10 litres d’eau est à la disposition de chacun. Les bouteilles en plastique ne sont pas recyclées, elles vont dans la poubelle normale (il n’y a que celle là) ou dans la rue. Nous avons bien sûr aussi bu du vin géorgien, il est bon.
On a l’impression d’être en vacances ! Quel contraste avec l’été de cette année en Allemagne. Nous n’avons jamais besoin de nos pulls sauf le soir quand il ne fait que 25 degrés. Ce qui est rare.
Ambiance d’enfer
Donc c’est une atmosphère de vacances, une météo de rêve…. mais il y a une seule chose qui fait tâche. Une chose qui nous oblige à nous lever tôt, une chose qui nous fait transpirer beaucoup plus que la chaleur quotidienne. Une chose qui me rappelle étrangement les cours de latin en classe de troisième : apprendre le géorgien.
Chaque jour nous avons 4 heures de cours avec, de temps en temps, une pause de 5 minutes (à la géorgienne, c’est à dire élastique !). L’après-midi, nous apprenons les nouveautés du matin.
Cette langue ne ressemble à rien de connu à part l’ablatif en latin…
Quoi qu’il en soit j’ai déjà réussi à faire mes premiers achats en géorgien.
A bientôt
Johann
23. Août: Finalement arrivé
Notre arrivée à Tbilisi dans la nuit (minuit) fut sans problème. L’atmosphère était magique : mille petites lumières dispersées sur les versants des montagnes et dans la vallée, légèrement diluées dans l’air chaud des réacteurs…. La première impression de Tbilisi était magnifique…en tout cas dans l’obscurité.
Notre responsable, Levan nous a accueilli, nous sept. Pendant le trajet, j’ai essayé de voir si la circulation se faisait à droite ou à gauche. Notre chauffeur conduisait la plupart du temps à droite….
Levan a loué pour nous une maison dans la banlieue de Tbilisi avec jardin et piscine ! Nous allons y vivre les trois première semaines.
Le lendemain nous avons fait les courses pour les premiers jours. Le paquet de cigarette coûte seulement 2 euros. Mais nous nous sommes concentrés sur l’essentiel ne vous inquiétez pas : papier toilette, produit à vaisselle…. Nous payons en Lari.
Il fait entre 25 et 30 degrés.
Tbilisi
En fin d’après-midi, notre responsable nous a emmené dans le centre de la ville. Le trajet était de nouveau un peu chaotique : on peut sans problème utiliser son portable en conduisant….
Tbilisi est une ville sale mais aussi une belle ville, elle a de nombreuses facettes. J’ai eu un peu honte de me promener avec mon appareil photo (assez gros). Comme un vrai touriste. Je suis quand même là en mission humanitaire !
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